Histoires et anecdotes

Présentation d'Aubiat

Petit village du PUY-DE-DOME dans la région AUVERGNE, Aubiat fait partie du canton d’Aigueperse.

  • Situé à 350 mètres d’altitude et voisin des communes d’Aigueperse et de St Bonnet près Riom
  • Superficie de 1 479 hectares (soit 54,6 hab/km²).
  • 807 habitants résident dans la commune d’Aubiat (dernier recensement en 2006)

La plus grand ville à proximité d’Aubiat est la ville de Riom situé au Sud-Ouest de la commune à 10 km. la rivière la morge traverse Aubiat.

Les habitants d’Aubiat s’appellent les Aubiataires ou Aubiatois.

Statistiques   ( données INSEE )HabitantsSuperficieDensité
Classement sur la France11 124 eme12 646 eme13 687 eme
Classement sur la région d’Auvergne312 eme777 eme274 eme
Classement sur le département du PDD127 eme230 eme145 eme
Classement sur l’arrondissement de Riom35 eme68 eme39 eme
Classement sur le canton d’Aigueperse3 eme5 eme3 eme

Bref historique

Chef lieu de commune, Aubiat est connu depuis le Xe siècle sous le nom Albiacum (939,1077), puis Albiac (1286), et enfin Albiat (1307,1388).

On retrouve des habitats de l’époque gallo-romaine sur le territoire de la commune. Des médailles gallo-romaines furent identifiées au XIXe siècle.

L’ancienne église était romane du XIe siècle. Elle fut donnée au chapitre de cathédrale de Clermont, en 939, par l’évêque d’Auvergne. Etienne Raymond de Thuret, chevalier, fit don de la moitié de cette église au même chapitre (1077à 1093). Elle fut alors remise au prêtre Asselin. Un pilier de la nef supportait l’inscription suivante :  » Guillaume et Antoine de Bonnevie, seigneur de Lavort, ont posé la pierre fondamentale de céans, 1666 « .

Cette pierre, qui fut placée à la suite d’une réparation, se trouve actuellement au château de Lavort.

Aubiat pendant la seconde guerre mondiale

La Seconde Guerre Mondiale à Aubiat a été marquée par un grand homme, Joseph DOMAS, qui tout au long de celle-ci, a d’abord été combattant puis prisonnier.

Pour cconsulter l’article de André Caillaud sur la vie de Joseph Domas cliquez sur l’image  ci-contre  =>

Mais durant cette période, les allemands ont également fusillé deux hommes, hommes à qui la ville d’Aubiat rend hommage pour leur courage :

Maurice GENEST

Né à Riom le 10 janvier 1918, il fut instituteur à Aubiat où il a donné sa pleine mesure dans des activités sportives et culturelles. Il y fonda même une équipe de football.
Quand la Seconde Guerre Mondiale éclate, il sera très actif et s’engagera dans la Résistance pour offrir aux jeunes un avenir de liberté et de paix.
En Août 1944, de retour de mission, il trouve refuge avec un de ses compagnons (Jean Einhorn) dans une grange située prés d’Aigueperse. Les Allemands se repliant, ils s’arrêtent à Aigueperse à la recherche d’un camion, fouillent cette grange et les trouvent.
Ils seront tous deux fusillés devant cette même grange le 27 août 1944.
A la mémoire de ce résistant la commune d’Aubiat a appelé son école Maurice Genest.

Jean BOUFFETY

Dimanche 28 août 1944, Jean Bouffety et Antonin Charles traversent le village d’Aubiat, alors entre les mains des allemands qui reculent vers le Nord.
J. Bouffety est arrêté par un officier allemand, à qui il explique sa présence à Aubiat en disant qu’il travaille chez un artisan du village.
Après enquête, les allemands condamnent J. Bouffety à mort et le fusillent au bas du village. (une stèle est érigée à sa mémoire près de la rue du grand Verger.)

Début du XXème siècle à Aubiat

Bataille entre les Ratapoils et les Cabernots

Au début du 20ème siècle, le Comte de Bonnevie est considéré comme le maître des lieux grâce à son statut de maire, mais il est aussi propriétaire d’une large partie des terres de la commune, et en plus il a participé activement en termes financiers (avec ses aïeux) à la reconstruction de l’église d’Aubiat.

A la même époque, des événements politiques interviennent en France et le contexte politique change.

Aux élections de 1900, les républicains présentent une liste à Aubiat contre le Comte de Bonnevie. Le Comte sortira vainqueur de ces élections mais de peu, et il sera en plus accusé d’avoir acheté ses électeurs. La preuve est donc faite que désormais, il ne sera plus invincible.

A la suite de ces élections, la période 1900-1904 est donc tendue entre le maire et ses partisans d’un côté, et les républicains de l’autre.

Arrivent les élections de 1904 et naturellement, deux listes s’affrontent : celle duComte de Bonnevie, et celle F. Gauchet-Enreille (Comité républicain).

Au premier tour, les résultats sont les suivants : un élu sur la liste du Comte de Bonnevie et trois sur celle de Gauchet-Enreille. Un litige opposera les deux partis et la Préfecture donnera raison à celui de Gauchet-Enreille, qui, de par ce fait obtiendra un quatrième élu.

Les partisans de Bonnevie jettent l’éponge au second tour en décidant de ne pas se rendre aux urnes, et le 12 mai 1904, F. Gauchet-Enreille est élu maire.

Une certaine tension s’installe alors à Aubiat entre les partisans du Comte : les Ratapoils, et ceux de Gauchet-Enreille : les Cabernots ; termes qu’ils utilisent réciproquement pour s’interpeller.

Le 18 juin 1909, le Comte dépose même une plainte au Tribunal de Première Instance de Riom, en demandant la réintégration de l’église dans son patrimoine ou un dédommagement de 100 000 francs à la commune. L’affaire sera jugée le 13 décembre 1911 et la commune sera condamnée à verser 99 820, 30 francs au Comte. Celle-ci fera alors appel et la Cour d’Appel de Riom infirmera le jugement et déboutera le Comte de Bonnevie.

L'école à Aubiat au XIXème siècle

La loi du 28 juin 1833 et l’ordonnance royale du 16 juillet 1833 qui précise son exécution impose à toute commune l’obligation d’entretenir une école primaire élémentaire soit elle-même soit en se réunissant à une ou plusieurs communes voisines.

La 4 mars 1838, le conseil municipal arrête la construction d’un nouveau presbytère, ce qui permettrait de faire de l’ancien presbytère  » la maison commune et deux maisons d’école « .

Le 11 aout 1839, le conseil municipal décide divers travaux d’aménagement à l’ancien presbytère, en particulier la démolition d’une grange et d’un vieux colombier, les matériaux récupérés serviraient à l’aménagement :

  • D’une salle d’étude
  • De la maison commune
  • D’un logement pour une religieuse chargée de l’éducation des jeunes filles

Les travaux vont s’échelonner jusqu’en 1843 par suite de divergences entre l’autorité préfectorale qui préfère confier les travaux à un architecte et à des entrepreneurs alors que la commune prétextant des économies serait d’avis de réaliser elle-même cet aménagement.

Le 17 juin 1849, M. de Bonnevie, Maire de la commune, réunit son conseil et expose que l’ancien corps de bâtiment attenant à la maison commune, destiné à faire une maison d’école est tombé en ruine, qu’une construction neuve est devenue indispensable. Le conseil après s’être transporté sur les lieux, a reconnu l’urgence de la construction d’une maison d’école dans les bâtiments écroulés attenant à la maison commune et comprenant une salle d’étude avec accessoires au rez-de-chaussée, d’un logement pour l’instituteur au premier étage, le tout surmonté d’un galetas.

Le 30 août 1849, le maire présente l’étude de l’architecte au conseil municipal. Ce dernier adopte les plans, vote l’emploi des ressources dont il peut disposer : 4602 francs pour un devis de 5206 francs et supplie M. le préfet de vouloir faire accorder à la commune un secours proportionné à l’étendue des sacrifices qu’elle fera.

Les travaux seront réalisés et le procès verbal de réception sera dressé le 16 août 1850.

C’est à partir de 1871 que l’on voit apparaître deux délibérations distinctes relatives aux dépenses de l’école primaire des garçons (808 francs) et l’école primaire des filles (608 francs).

Le 1er février 1880, sous la présidence du maire le Comte Martha Beker de Mons, le conseil municipal entend un exposé du comte de Mons sur la situation du bâtiment abritant la mairie et la maison d’école.  » Un bâtiment bas humide insuffisant où sont entassés cinquante enfants dans un espace de 19,50 mètres carrés ne remplissant aucune des conditions prescrites. Une situation dénoncée à chacune des tournées des inspecteurs primaires qui mettent la commune en demeure de remédier à ce fâcheux état « .

D’autre part, l’église devant être détruite pour reconstruction, il propose au conseil de louer provisoirement pour quelques années une maison pour abriter la mairie et l’école, démolir le bâtiment de la mairie et de l’école des filles et lui abandonner tous les matériaux de démolition qui pourront servir à la reconstruction de l’église qu’il s’est généreusement offert de faire toute entière à ses frais.

Le 22 février 1880, le conseil décide de louer pour trois ans à M. le Comte de Bonneviede Pogniat, une maison qui remplit toutes les conditions exigées pour abriter la mairie et l’école des filles.

Le 28 novembre 1880, M. Martha-Beker de Mons, maire d’Aubiat, expose au conseil municipal qu’il a été saisi d’une demande unanime des habitants deChazelles pour l’érection d’une école mixte de hameau dirigée par une institutrice. Les enfants de Chazelles étant obligés d’aller à l’école d’Aigueperse et la plupart ne fréquentant aucune école : le conseil reconnaît la nécessité de la création d’une école et espère que le gouvernement contribuera à la dépense par une large subvention.

Le 22 août 1881, le comte Martha-Beker présente le devis et les plans de l’école de Chazelles . Le devis s’élève à 14781 francs et la commune ne dispose que de 2000 francs. Elle va solliciter la bienveillance de l’état pour qu’il montre sa volonté de répandre l’instruction jusque dans ses hameaux les plus reculés en lui accordant la subvention nécessaire.

Le 20 mars 1882, par ordre de M. le préfet les conseillers municipaux d’Aubiat réduits au nombre de dix ainsi que sept des plus forts imposés sur douze sont convoqués pour voter sur les voies et moyens nécessités par la dépense des écoles à construire.

L’inspecteur présent commence par déclarer que M. le préfet s’est préoccupé de la situation de la commune d’Aubiat qui ne possède point de local en propre pour son école de filles, qui n’a pour les garçons qu’un bâtiment insuffisant en mauvais état relégué dans un coin, adossé à une belle église neuve, qu’il masque et qu’il gène sans salle de mairie, sans salle d’archives ni de bibliothèque, sans lieu de dépôt pour la pompe à incendie.

Après un échange d’observations, l’assemblée adopte à l’unanimité les quatre résolutions ci-après :

  • Elle décide la construction d’une maison d’école double au chef-lieu et d’une école mixte au hameau de Chazelles.

  • Elle vote un emprunt de 24000 francs à la caisse des écoles, à amortir sur 30 ans, au moyen d’une annuité de 960 francs votée à cet effet, laquelle sera prélevée sur le produit d’une imposition de 9 centimes additionnels au principal des quatre contributions directes à partir du 1er janvier 1883. Elle offre en outre une somme en caisse de 3000 francs.

  • Elle sollicite de l’Etat tout le surplus de la dépense.

  • Elle autorise M. le maire à s’entendre pour l’acquisition de l’emplacement, à appeler un architecte, à traiter avec la caisse des écoles pour l’emprunt, à réaliser et à remplir toutes les formalités nécessaires.

L’assemblée approuvera l’emplacement et le 30 mai 1882 les plans et devis sont acceptés, la construction de l’école peut commencer et les travaux s’étendront jusqu’en 1885.

Le 2 mai 1889, sous la présidence de M. le comte de Bonnevie, maire, le conseil municipal considère que certains vices de construction se sont manifestés et prennent un caractère inquiétant et que tous ces désordres attestent que des fautes et des négligences graves ont été commises lors de la construction. Le conseil municipal, après avoir délibéré et sans vouloir d’ailleurs apprécier la responsabilité qui peut incomber à l’architecte, mais estime que les entrepreneurs sont directement responsables de la solidité du bâtiment scolaire vis à vis de la commune d’Aubiat, autorise M. le comte de Bonnevie de Pogniat, maire d’Aubiat, à intenter une action en justice contre les entrepreneurs, à l’effet d’exiger d’eux les réparations et consolidations nécessaires.

Le conseil de préfecture par un arrêté en date du 24 mai 1890 a jugé que la responsabilité des entrepreneurs était engagée et condamne ces derniers à payer à la commune une indemnité de 700,35 francs, laissant la commune libre de faire faire les réparations par qui bon lui semblerait.

Le conseil municipal autorise le maire à souscrire avec un maçon d’Aubiat un traité de gré à gré pour la consolidation des fondations.

De 1890 à nos jours, tout au long du XXe siècle, les écoles de Chazelles et d’Aubiat vont accueillir les différentes générations qui vont se succéder. La structure des bâtiments va rester quasiment identique avec à Aubiat l’adjonction d’un bungalow pour permettre l’ouverture d’une école maternelle dans les années soixante.

Remerciements à l’Association Initiatives et idées et plus particulièrement à Jean-Claude BRUN et Franck LOISEAU pour la transmission de ces informations.